Pour certains, la pensée positive est une sorte de méthode Coué consistant à se répéter de belles phrases toutes roses pour les voir devenir réalité. Pour moi, c’est un peu plus complexe. Pour développer sa pensée positive, personne n’est obligé de se transformer en Bisounours, ni de voir un monde rempli de fleurs et d’arc-en-ciel. Il ne s’agit pas de renier le négatif, mais d’apprendre à reconnaître le positif tout en gardant une vision réaliste. Si vous voulez penser positif plus souvent tout en gardant votre esprit critique, je vous invite à poursuivre la lecture.
Mieux comprendre ce qu’est la pensée positive
Avant de définir ce qu’est la pensée positive, il faut la différencier de la psychologie positive.
Pensée positive, psychologie positive, c’est quoi la différence ?
Ce que personnellement j’attribue à la pensée positive est plus en accord avec la définition de la psychologie positive. Pourtant, ce n’est pas cette dernière dont on entend le plus parler.
La psychologie positive, c’est quoi ?
La psychologie positive repose sur des études scientifiques, contrairement à la pensée positive. Elle ne dénigre pas les pensées négatives. Au contraire, elle confirme qu’il est parfois bénéfique d’en avoir.
En effet, l’optimiste doit apprendre à ne pas sous-estimer les risques, sans quoi les conséquences pourraient être néfastes, voire graves. Je prends un exemple frappant pour bien représenter la situation. Une femme battue par son conjoint doit avoir une vision juste de ce qu’elle vit. Ses pensées liées à sa souffrance et à sa colère la motiveront à agir, à porter plainte et à partir. Des pensées plus optimistes lui seront également utiles pour entrevoir une porte de sortie et pour réussir à se reconstruire.
Penser positif = Je vais bien, tout va bien ?
La pensée positive, tel que beaucoup de personnes en parlent, s’apparente à une méthode Coué d’auto-persuasion. Ce serait le fait de voir le verre à moitié plein uniquement. Mais comme on vient de le voir, il faut parfois le voir à moitié vide. La célèbre réplique « Je vais bien, tout va bien » de Dany Boon ne s’applique donc pas à ma vision de la pensée positive.
Pour ma part, je pense que l’on peut développer sa pensée positive tout en gardant conscience des moments de doute, de souffrance, de tristesse… Penser positif, ce n’est pas occulter ce qui nous chagrine ou nous met en colère. C’est :
- redonner la juste place aux événements ;
- ne pas tomber dans la plainte facile ;
- ne pas se laisser envahir par des émotions désagréables disproportionnées ;
- entraîner son esprit à noter les bonnes choses que l’on a souvent tendance à oublier ;
- apprendre à voir la vie d’un œil plus optimiste sans tomber dans le monde des Bisounours.
Comment développer sa pensée positive sans se voiler la face ?
Avoir une attitude positive, cela peut ne pas être évident. Pour y arriver, vous pouvez procéder par étapes.
1 – Voir les bonheurs du quotidien
Le premier pas pour apprendre à positiver est de prendre conscience des choses qui vous entourent pour lesquelles vous êtes reconnaissant ou qui vous procure du plaisir. En faisant cet exercice régulièrement, vous entraînez votre esprit à faire davantage attention au positif. Cette pratique n’a pas pour but d’essayer de trouver le positif dans le négatif, mais simplement de se rendre compte des bonheurs trop souvent négligés.
Ce peut être le sourire d’une personne croisée dans la rue, le coup de fil d’un ami, l’obtention d’un diplôme ou d’une promotion, avoir pu contempler un magnifique paysage lors de votre dernier voyage, avoir bien dormi ou encore la douce voix de votre enfant qui vous appelle.
Il n’y a aucune limite à la gratitude. Petites ou grandes, concrètes ou abstraites, les bonnes choses sont partout, il n’y a qu’à ouvrir ses yeux et son cœur. Si cela peut vous inspirer, je partage mes 3 petits bonheurs de la semaine chaque dimanche en story sur mon compte Instagram.
2 – Adopter un regard bienveillant envers soi-même
Eh oui, développer sa pensée positive, c’est aussi être bienveillant envers soi-même. L’idée n’est pas d’occulter nos erreurs, nos manquements, nos débordements… mais d’apprendre à se pardonner et, tant qu’à faire, à en tirer des enseignements.
Cela passe par l’écoute de ses émotions, qu’elles soient agréables ou non et par accepter d’être imparfait. En ayant ce regard tolérant, attentif et adouci, vos pensées se réguleront plus facilement et vous positiverez davantage.
3 – Apprendre à connaître son mode de fonctionnement
Pour développer sa pensée positive avec bon sens, il faut prendre conscience de son mode de fonctionnement.
Si vous avez tendance à partir au quart de tour lorsqu’une personne n’est pas d’accord avec vous, c’est bien de le savoir. Les prochaines fois que cette situation se présentera, vous saurez que votre réaction est parfois disproportionnée. Il ne tient qu’à vous d’envisager un nouveau point de vue pour changer votre interprétation de la situation, votre pensée et donc votre réaction.
À lire : comment les pensées influencent notre réalité.
Apprendre à se connaître permet d’identifier ses forces, ses faiblesses, les situations qui vous donnent des difficultés, que vous avez du mal à gérer… Pour cela, le mieux est encore de vous observer avec un œil extérieur. Pas toujours facile, je suis d’accord, mais avec un peu de pratique, vous arriverez à identifier et à anticiper vos réactions. Pour compléter vos observations et mieux vous connaître, l’ennéagramme est un outil très intéressant.
4 – Râler avec parcimonie
Maintenant que vous vous connaissez mieux, vous vous plaindrez beaucoup moins souvent pour des choses futiles et vous saurez faire la différence entre une situation qui mérite de râler et une où ce serait superflu.
Râler, c’est manifester sa mauvaise humeur par des plaintes et des protestations. Si cela permet d’extérioriser des émotions désagréables, c’est aussi une façon de ruminer et de décharger sa mauvaise humeur sans créer une issue favorable. Alors autant râler intelligemment en créant une dynamique permettant de sortir de la situation qui vous agace. Par exemple, en exprimant votre ressenti avec respect, en proposant une solution…
À certains moments, ce sera plus difficile à gérer, notamment lors de la phase pré-menstruelle. Heureusement, il existe la formation de Gaëlle Baldassari que je vous conseille pour kiffer votre SPM (syndrome pré-menstruel) !
5 – Accepter que tout n’est pas parfait et relativiser
Quand on pense de façon négative, c’est bien souvent que l’on trouve qu’une chose n’est pas telle qu’on la voudrait ou qu’on la rêvait. Imaginons que vous planifiez vos vacances depuis des mois, vous avez déjà tout prévu, les endroits à visiter, les restaurants à tester, les routes à emprunter… Mais voilà, un imprévu survient et vos plans sont chamboulés. Vous ne pourrez finalement pas visiter ce joli musée ou manger dans ce restaurant réputé. Demandez-vous si cultiver vos pensées négatives en vaut la chandelle. Ne vont-elles pas plutôt gâcher vos vacances ? N’est-il pas préférable d’adopter un autre point de vue et de modifier vos pensées ?
Apprendre à accepter que tout ne se déroule pas toujours tel qu’on le souhaite, que l’on ne contrôle pas tout et que tout n’est pas parfait vous empêchera de vous laisser enliser par vos pensées négatives.
Comment gérer les pensées négatives quand elles sont utiles ?
On est d’accord qu’ici, on ne parle pas de pensées toxiques, qui sont des pensées négatives non fondées menant à un véritable mal-être. On va parler des pensées négatives vraiment utiles. Parce que oui, afficher un grand sourire quand ça ne va pas, ce n’est pas la clé du bonheur. Se répéter que tout va bien lorsque l’on vit des moments difficiles, ça n’aide pas. Ce serait comme mettre la poussière sous le tapis. On cache le négatif, mais il finira par ressortir tôt ou tard.
La vie, c’est comme un électrocardiogramme. Il y a des hauts et des bas. S’il y a un tracé plat, c’est qu’il n’y a pas de vie.
Alors pour les situations qui méritent d’avoir des pensées négatives, le mieux que je peux vous conseiller c’est tout d’abord d’accepter d’être déstabilisé. Vous vous autorisez ainsi à traverser l’épreuve et à passer progressivement à autre chose. Ensuite, je vous conseille de les considérer comme des pensées constructives et de les utiliser comme une force d’action. Si vous avez la possibilité d’agir sur la situation, que pouvez-vous faire ?
Il existe une citation de Marc Aurèle que je trouve parfaite pour illustrer cela :
Donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de savoir distinguer les deux.
Finalement, penser positif rend-il plus heureux ?
Penser positif 100 % du temps ne vous rendra pas heureux. En voilant une partie de la réalité, cela vous desservira même parfois. Mais je suis profondément persuadée qu’ajouter du positif à son quotidien contribue au bonheur. Apprendre à développer sa pensée positive aide :
- à se défaire de schémas automatiques que l’on ne questionne plus ;
- à sortir des lamentations intempestives ;
- et ajoute une touche d’optimisme dont nous avons tous besoin.
C’est un exercice mental bon à pratiquer pour réussir à se nourrir des choses positives lorsqu’on en ressent le besoin.
Et puis parfois, il est bon de rêver… Envisager des jours meilleurs lorsqu’une épreuve difficile s’invite sur notre chemin, imaginer un idéal tout en acceptant l’imperfection, entrevoir la possibilité de changement quand la situation est compliquée, ça ne fait pas de mal.
Il n’y a pas de recette universelle à la gestion de vos pensées si ce n’est de vous questionner sur leur utilité. À cet instant bien précis, vous servent-elles ou vous desservent-elles ? En fonction de la réponse, vous voudrez peut-être changer ces pensées… ou pas…