Vous est-il déjà arrivé d’avoir une pensée désagréable qui tourne en boucle dans votre tête, comme un vieux disque rayé, et qui vous empêche d’être épanoui ? On entend souvent qu’il faut se répéter une phrase positive pour changer une pensée négative. Mais comment cela fonctionne ? Toutes les phrases conviennent-elles ? Est-ce que penser positif suffit ? Changer ses pensées, c’est possible et c’est ce que nous allons justement voir ici…
Cet article fait suite aux deux premiers : « À quoi servent les émotions » et « Comment nos pensées influencent notre vie ». Si vous ne les avez pas déjà lus, je vous invite à les lire avant celui-ci…
C’est bon, vous les avez lus ? Alors on peut commencer… 🙂
De la pensée à la vérité : le chemin neuronal
Pour commencer, pourquoi une pensée peut être si présente dans notre tête et si difficile à faire partir ?
Imaginez une prairie toute belle, toute plate, avec une belle herbe dense et verte, sans aucun chemin apparent. Maintenant des chevaux viennent à passer par là tous les jours, voire plusieurs fois par jour, en suivant toujours le même tracé. Au bout de quelques jours, un chemin commencera à se former. Au bout de quelques semaines, la prairie vierge aura un chemin profondément tracé qu’il sera logique d’emprunter à chaque fois que nécessaire.
C’est le même principe pour le chemin neuronal : plus une pensée est répétée, plus elle est ancrée dans notre cerveau, et plus celui-ci va utiliser cette information. Cela aura pour conséquence de la renforcer, jusqu’à devenir une pensée automatique, que le cerveau interprétera comme une vérité. C’est d’ailleurs pour cela que les pensées limitantes nous bloquent : car on les considèrent comme des vérités et non des pensées. On ne les remet donc pas en question.
D'où viennent les pensées négatives ?
Nous vivons tous des événements divers et variés tout au long de notre vie. Mais à quel moment apprenons-nous le plus intensément et sommes-nous de vraies éponges ? Quand est-ce que notre cerveau ressemble le plus à un papier vierge où tout ce qui passe dans notre vie est imprimé ? Réponse : je vous le donne en mille… durant notre enfance ! Je dirais même avant, puisque déjà pendant notre vie in-utero le cerveau absorbe une quantité incroyable d’informations…
Alors quelles phrases avez-vous entendues lorsque vous étiez enfant, que ce soit de la part de vos parents, frères, sœurs, grands-parents, amis… ? Si ces phrases étaient des paroles agréables, motivantes et bienveillantes, tant mieux, vous aurez reçu de bonnes billes pour aller de l’avant. Si ces phrases étaient limitantes, vous allez devoir d’abord en prendre conscience, puis reprogrammer votre cerveau en lui créant de nouveaux chemins neuronaux.
Notez bien que les petites phrases négatives qui s’impriment ne ressemblent pas forcément à des critiques ouvertes telles que : « t’es nul, tu n’arriveras jamais à rien », « tu ne vaux rien »… Certaines phrases qui, de prime abord, sont inoffensives peuvent aussi générer une pensée qui nous dessert. « Tu n’y arriveras pas comme ça », « laisse-moi faire »… peuvent générer des pensées telles que « je ne peux pas faire les choses par moi-même », « je ne suis pas assez fort »…
Toutes nos pensées bien ancrées ne viennent pas forcément de notre enfance, mais pour une grande partie c’est le cas. Elles sont un mélange de nos expériences passées, notre éducation, nos croyances, nos besoins et nos valeurs.
Sans entrer dans un stress dès que l’on s’adresse à son enfant, il est tout de même important de se demander si les phrases et mots que l’on utilise sont générateurs de pensées créatrices ou limitantes…
Pourquoi changer une pensée limitante ?
Une pensée en soi ne semble pas très dangereuse, ce n’est qu’une pensée… Et pourtant, comme nous l’avons déjà vu, c’est cette pensée qui est à l’origine de nos émotions, de nos actions et donc des résultats que nous obtenons.
Plutôt que de vous demander si une pensée est positive ou négative, demandez-vous : est-ce que cette pensée me sert ou me dessert ? Est-ce une pensée utile ? Qu’est-ce qu’elle m’apporte ?
Par exemple, la pensée « je suis très cultivé » pourrait vous pousser à vous dépasser afin d’apprendre encore plus de choses ou elle pourrait vous pousser à dénigrer les autres, ne pas les écouter et être fermé à apprendre de nouvelles choses. À chacun de voir l’impact qu’elles ont.
Parfois une pensée aura pour effet de ne pas vous faire agir. Votre résultat sera alors de la stagnation et vous aurez l’impression de ne pas avancer dans votre vie. Par exemple : « je n’y arriverai pas, je ne suis pas assez fort » ne risque pas vraiment de vous faire avancer…
Dans tous les cas, une pensée qui vous dessert vous prive de quelque chose. Observez donc l’émotion qu’elle génère, les actions qu’elle vous pousse à faire (ou ne pas faire) et les résultats que vous obtenez. Si vous vous rendez compte qu’elle vous dessert, alors il est grand temps d’adopter une nouvelle pensée.
Comment changer ses pensées ?
Comme on l’entend beaucoup, il « suffit » d’en mettre une nouvelle à la place. Huuum, facile à dire !
Revenons à notre prairie, nos chemins et nos chevaux… Maintenant ajoutons un cavalier qui dirige ces chevaux. Si le cavalier tente de les diriger dans une autre direction, les chevaux ayant l’habitude de passer par le premier chemin, vont continuer d’emprunter celui-ci les premiers temps.
Petit à petit, et à force d’essayer, le cavalier va réussir à dévier les chevaux de l’ancien chemin vers le nouveau. Pendant un certain temps, il y aura deux tracés dans cette prairie, les deux vont coexister. Mais petit à petit, l’herbe va repousser sur l’ancien chemin qui est de moins en moins emprunté. Le nouveau va se former de plus en plus profondément grâce aux passages répétés des chevaux.
Le nouveau chemin neuronal va donc se renforcer à chaque fois que l’on va lui présenter la nouvelle pensée, tandis que l’ancien va se réduire étant de moins en moins sollicité. Et c’est ainsi qu’une nouvelle pensée sera mise en place, remplacera l’ancienne, deviendra automatique et sera votre nouvelle vérité.
Mais vous allez me dire : « va te convaincre que tu es un as lorsque pendant des années tu t’es auto-persuadé d’être nul… ».
Quelle nouvelle pensée choisir ?
N’oubliez pas que vous avez la capacité de penser ce que vous désirez (comme expliqué dans l’article « Comment nos pensées influencent notre vie »).
Toutefois, si la nouvelle est à l’opposé de l’ancienne, il va être vraiment difficile de s’en convaincre et donc pour le cerveau de créer le chemin neuronal correspondant. Dans chaque situation, le cerveau cherche à confirmer ce qu’il pense, ce qu’il connaît déjà (par le biais de confirmation). S’il se retrouve face à deux informations contradictoires, il entre en dissonance cognitive et il va rejeter l’information qu’il ne reconnaît pas. C’est pourquoi il est très peu probable de lui faire accepter une nouvelle pensée à l’opposé de l’actuelle.
Il va alors falloir présenter une pensée plus positive que l’ancienne, mais à laquelle il peut croire. Elle ne sera peut-être pas tout de suite positive mais elle sera déjà moins négative, voire neutre. Puis on remplacera à nouveau la pensée par une autre, cette fois-ci positive.
Voici quelques exemples qui pourraient vous aider à trouver une adaptation pour vos propres pensées :
Un dernier petit conseil ?
N’essayez pas de changer plusieurs pensées en même temps. Mieux vaut se concentrer sur une pour commencer, puis passer à la suivante une fois la première recyclée. 🚮
Avancez pas à pas pour mieux avancer… 🙂
Et vous ? Quelles sont les pensées qui vous posent problème ? Avez-vous pu les identifier ?
Est-ce que votre cavalier arrive à dévier vos chevaux ? 😉
Vous connaissez la technique qui consiste à écrire vos pensées ? Je vous laisse découvrir un exercice très utile au quotidien ou simplement lorsque vous en ressentez le besoin : le flot de pensées.