En tant qu’enfant, qui n’a jamais entendu les phrases : « Ne parle pas aux inconnus », « N’accepte pas de bonbons de personnes que tu ne connais pas » ? Et en tant que parents, qui n’a jamais dit ces mêmes phrases ? Mais les inconnus d’hier, ceux dont on nous mettait en garde durant notre enfance, ne sont plus les mêmes qu’aujourd’hui. Avant, les inconnus malveillants, on pouvait les rencontrer dans la rue principalement. Mais de nos jours, en plus de la rue, on peut aussi les rencontrer sur Internet, et c’est peut-être là qu’ils sont les plus nombreux. Pourtant, nos chers petits veulent être présents sur Internet, suivre ce qu’il se passe sur les réseaux sociaux, comme tous leurs camarades. Ayant une mini-ado demandeuse à la maison, j’ai fait mes recherches et cela m’a permis d’ouvrir les yeux sur certains dangers dont je n’avais pas réellement conscience. J’ai pensé qu’il serait nécessaire de les partager pour qu’un maximum de parents soit informé. Mais je voulais aussi apporter quelques solutions pour protéger son enfant des dangers des réseaux sociaux.
Quels sont les dangers sur les réseaux sociaux ?
Les pédophiles sur le web
Internet regorge d’adultes mal-intentionnés. Ces derniers se servent des réseaux sociaux pour créer du lien avec les personnes plus jeunes. Il y a ceux qui vont poster des commentaires pour flatter une jeune fille se montrant en train de danser ou de faire de la gym par exemple (« Tu es sexy », « Tu es tellement jolie »). Le but est de la pousser à être de plus en plus jolie et sexy, à porter des tenues plus dénudées… Certains utiliseront les messages privés, se faisant passer pour des ados cherchant à se faire des amis. Mais petit à petit, il y a de fortes chances que la conversation évolue pour emmener l’enfant vers des échanges beaucoup plus malsains avec des demandes d’échange de photos intimes, et autres… D’autres iront jusqu’à proposer à l’enfant de se rencontrer…
Protéger son enfant des dangers des réseaux sociaux est important. Ils sont des proies faciles pour ce genre d’individus car ils sont très manipulables.
Les jeux et challenges sur les réseaux sociaux
Les jeux et challenges, pouvant aller jusqu’à la mort, sont aussi très présents sur Internet.
Vous avez très certainement déjà entendu parler du jeu du foulard, qui existe depuis des dizaines d’années. Ça consiste à s’étrangler le plus longtemps possible. Dans un autre registre, il y a le blue wave challenge, qui consiste en 50 défis à réaliser. L’intensité des défis augmente de jour en jour, pour emmener jusqu’au dernier défi : le suicide. Et malheureusement, on trouve beaucoup d’exemples de ce genre « d’amusement » qui sont allés jusqu’au point de non-retour. D’autres jeux consistent à choisir une victime (choisie selon les règles du jeu) et tout le monde doit la frapper durant la journée.
La volonté d’être accepté par les autres et de faire partie d’un groupe pousse les enfants à prendre part à ces défis et à se mettre en grand danger.
Le harcèlement sur Internet et sur les téléphones
Le harcèlement, présent dans les cours de récréation, s’invite aussi depuis des années sur les réseaux sociaux (et les sms). Il vient même parfois « d’amis » de la victime.
Le harcèlement va des mots d’insulte jusqu’aux incitations à mourir, en passant par des partages de photos compromettantes. La vitesse de propagation étant décuplée sur Internet, les informations passent très vite d’une personne aux autres, mettant la victime plus bas que terre très rapidement, l’isolant des autres et pouvant la pousser à mettre fin à ses jours.
L’effet de groupe est le maître-mot du harcèlement. Il suffit d’une personne qui lance l’attaque pour que les autres suivent. Pour beaucoup des suiveurs, ils n’ont même pas vraiment conscience de l’impact de leurs actes, mais ils préfèrent se rapprocher de celui qui attaque pour ne pas être eux-mêmes la victime.
Réseaux sociaux : l'illusion de la réalité
Sur Internet, on montre ce que l’on a envie de montrer, comme on l’a vu dans l’article sur les masques que l’on porte. Chacun va filtrer sa vie pour n’en montrer que les meilleurs côtés. Le filtre sera même double : tout d’abord en ne partageant pas certains aspects de sa vie, mais aussi en retouchant ou rendant plus beau ce qui est partagé. Cela crée une illusion pour tous ceux qui regardent. En tant qu’adulte, il n’est déjà pas toujours facile de faire la part des choses et de distinguer l’illusion de la réalité, mais en tant qu’enfant, c’est un exercice encore plus difficile.
Le problème, c’est que les enfants et ados se comparent à ce qu’ils perçoivent. Ils comparent la totalité de ce qu’ils sont et ont, avec une petite partie de ce qu’un autre semble être et semble avoir. Ils peuvent donc complexer, jalouser, être envieux… et avoir une baisse d’estime d’eux-mêmes. Certains créeront la croyance qu’ils ne sont capables de rien, moins bons, moins aimables. D’autres, en voulant ressembler à leurs idoles, iront jusqu’à utiliser des moyens radicaux, telles que s’affamer pour maigrir, dépenser tout leur argent pour s’acheter le dernier produit dont on parle… D’autres encore copieront leurs actes sans se poser de question : « Si cette personne tellement géniale le fait, c’est qu’il faut le faire ».
Les arnaques du web
Ce ne sont peut-être pas les plus graves, mais les arnaques sont aussi présentes sur Internet :
- les fausses publicités incitant à appeler un numéro (surtaxé) pour gagner le dernier IPhone ;
- les faux e-mails demandant de vous connecter à un de vos réseaux sociaux (pour récupérer vos identifiants) ;
- le chantage vous menaçant de révéler des photos compromettantes si vous ne payez pas une certaine somme d’argent ;
- et tant d’autres…
Ceci n’est pas une liste exhaustive, mais une bonne partie des types de dangers y sont listés. Si vous pensez à d’autres, n’hésitez pas à les partager en commentaires, dans un souci de prévention.
Peut-on faire confiance à son enfant quand il est sur les réseaux sociaux ?
En faisant ma première recherche sur les dangers des réseaux sociaux, je suis d’abord tombée sur des vidéos de parents (français et américains) qui ont voulu tester leur enfant. J’avais déjà entendu parler de l’une d’elles où le père était allé jusqu’au faux kidnapping de sa fille. Si l’on met de côté le traumatisme que ça a dû être pour ces jeunes enfants, les vidéos montrent bien, que même si les parents expliquent à leurs enfants les dangers des rencontres sur Internet, certains s’y exposent quand même.
Sur ces vidéos, on voit l’enfant discuter sur un réseau avec un inconnu qu’il croit de son âge. À force de se parler, un lien s’établit entre les deux personnes et une certaine confiance s’installe. Cela peut ne prendre que quelques jours. C’est alors que l’inconnu propose un rendez-vous à l’enfant. Celui-ci est alors capable de rejoindre l’individu (qu’il n’a pourtant jamais vu) à l’extérieur, de l’inviter dans sa maison, ou même d’aller directement chez lui. Ce que j’ai vu m’a fait vraiment froid dans le dos… Et je me suis demandée comment ces enfants pouvaient se mettre dans ce genre de situations.
Encore trop naïfs, par manque d’expérience et de maturité (ce qui est bien normal à leur âge), les enfants n’ont tout simplement pas conscience de certains dangers, puisqu’ils n’y ont jamais été confrontés : « Pourquoi un adulte discuterait avec lui en se faisant passer pour un ado ? Qu’est-ce que l’adulte pourrait bien vouloir d’un enfant ? »
Donc avant de se demander si on peut faire confiance à son enfant, il faut se demander s’il a conscience des dangers.
Comment protéger son enfant des dangers des réseaux sociaux ?
La communication et la confiance
Si, comme on vient de le voir, le problème vient du fait que l’enfant n’a pas conscience du danger, la solution est donc de lui en faire prendre conscience. Mais pour cela, inutile d’aller simuler un enlèvement pour lui donner une leçon, ou lui montrer des choses atroces. Le traumatiser n’est pas la solution, vous risquez de faire plus de mal que de bien.
Protéger son enfant, ce n’est ni lui cacher tout ce qui n’est pas rose, ni lui dessiner un monde noir. Tout est une question d’équilibre et de juste-milieu.
Profitez des histoires que vous pouvez entendre aux infos ou dans votre entourage, pour ouvrir une discussion avec votre enfant. Ça ne sert à rien de lui faire croire à des histoires inventer de toutes pièces pour lui faire peur. C’est même contre productif, puisque vous brisez ainsi le cercle de confiance. Le risque est qu’il ne vous écoute plus du tout.
Choisissez vos mots lorsque vous communiquez avec lui. On ne peut pas expliquer un danger de la même façon à un enfant de 6 ans ou à un ado de 14… Adaptez votre discours à son âge ! C’est très important pour qu’il puisse comprendre les dangers, sans créer de traumatisme ou de peur bloquante. Je ne saurais que trop vous conseiller de finir sur une note positive en lui expliquant que, oui, il y a des gens avec de mauvaises intentions, mais il y a beaucoup de personnes de confiance vers qui il peut se tourner. Montrez-lui que quoiqu’il arrive, vous serez toujours là pour l’écouter, le conseiller et l’aider.
Développez son esprit critique
Lors de vos discussions, ne soyez ni moralisateur, ni donneur de leçon. Placez-vous d’égal à égal. Demandez-lui ce qu’il pense d’une situation, comment il aurait réagi, sans essayer de l’influencer. Amenez-le à se poser les bonnes questions pour qu’il développe son esprit critique.
« À sa place, qu’aurais-tu fait ? »
« Est-ce que tu penses que telle personne aurait pu parler de telle situation à ses parents ? »
« Pourquoi penses-tu que telle personne a réagi comme ça ? Qu’est-ce que tu penses qu’elle aurait pu faire différemment ? »
Préférez les questions ouvertes (dont la réponse est plus vaste qu’un simple oui ou non) afin de stimuler sa réflexion.
Expliquez-lui qu’il y a des situations où il ne saura pas trop quoi faire et que c’est normal, mais qu’il pourra toujours venir vous voir pour en parler.
Le non-jugement
Pour que votre enfant puisse venir vous parler, il doit se sentir en confiance. Il ne doit pas se sentir jugé. Décevoir ses parents est une des pires choses pour un enfant. S’il sent que vous allez critiquer ses actions, ses décisions, donner votre avis sur tout, il préférera les garder pour lui.
Si vous sentez que votre enfant n’a pas envie de recevoir de conseils, ne vous vexez pas, ne vous bloquez pas. Oui, je sais, c’est difficile, mais il y aura toujours un autre moment plus opportun.
Notre cerveau cogite et trouve des réponses tout seul par la simple verbalisation. Je suis sûre qu’il vous est déjà arrivé de trouver la solution à un problème rien que par le fait d’expliquer à une autre personne ce qui vous bloquait… Pour votre enfant, ça marche aussi. Parfois, la meilleure aide reste une simple écoute bienveillante.
La surveillance sans l'intrusion
Développer sa faculté à réfléchir et instaurer un climat de confiance ne veut pas dire le laisser livré à lui-même…
Vous pouvez le laisser surfer, mais régulez son utilisation d’Internet (créneaux horaires, temps…). Proposez-lui d’autres activités, plus ancrées dans le monde réel. Ne le laissez pas s’enfermer dans un monde virtuel. Il existe des applications pour réguler le temps d’utilisation du portable, comme par exemple entre 2 IPhones. L’IPhone parent définit le temps autorisé de l’IPhone enfant. Vous pouvez par exemple limiter l’utilisation des applications à un certain temps par jour et laisser les appels illimités.
Intéressez-vous à ce qu’il fait, ce qu’il regarde, ce qu’il aime. Pas en mode espionnage, mais en mode « je m’intéresse à toi et à ce qui te plaît ». Vous serez à même de noter s’il y a des comportements à risque. Prenez des nouvelles de ses amis (« Comment va untel, ça fait longtemps que tu ne m’as pas parlé de lui ? »). Invitez-le à vous parler des choses qu’ils trouvent bizarres autour de lui.
S’il veut des comptes sur les réseaux sociaux, essayez de comprendre dans quel but. Il est possible que l’enfant ne veuille rien publier, mais juste suivre certaines personnes. S’il veut publier de temps en temps, vous pouvez lui conseiller un profil privé (uniquement accessible par des personnes autorisées) afin d’éviter d’être exposé aux gens mal-intentionnés.
Vous pouvez aussi installer des logiciels de contrôle parental qui filtrent une partie des contenus non adaptés aux enfants.
Réseaux sociaux et enfants : pour conclure
Pour terminer, le risque zéro n’existe pas, mais chaque petite action mise en place réduit le risque. Protéger son enfant des dangers des réseaux sociaux est un travail sur le long terme. Le meilleur conseil que je peux vous donner est de vous informer régulièrement et de discuter avec vos enfants. Si la communication est ouverte dans les deux sens, votre enfant pourra vous parler de ce qu’il se passe dans sa vie.
En faisant mes recherches, je suis tombée sur la chaîne YouTube Le roi des rats qui contient beaucoup d’informations utiles sur le sujet. Je vous invite vivement à aller la consulter pour compléter cet article.
▶️ Et si vous ne l’avez pas déjà lu, je vous invite à lire l’article sur Comment mieux comprendre son adolescent (en comprenant son cerveau) car comprendre son enfant est un passage obligatoire si l’on veut pouvoir le protéger du mieux possible.