Comment bien élever son enfant ? Voilà une question qui fait partie du lot d’interrogations et d’incertitudes dont héritent tous parents dès la naissance de leur bébé, parfois même avant, et encore pendant de nombreuses années après. Je suis sûre que vous voulez apporter le meilleur à votre petit bout, lui donner les bonnes ressources qui l’aideront à bien grandir et à devenir un adulte épanoui.
Oui, mais voilà, vous souhaitez aussi que votre enfant obéisse tout simplement. Il vous arrive alors d’user de stratagèmes pour parvenir à vos fins, de l’influencer pour obtenir ce que vous voulez. Mais la manipulation est-elle la bonne façon de faire ? Quelles sont les conséquences d’une telle pratique ? Y a-t-il une meilleure éducation ? C’est ce que je vous propose de voir tout de suite.
Éduquer son enfant : les erreurs de la manipulation
Il est parfois bien tentant pour se faire obéir de son enfant ou pour obtenir quelque chose de sa part de lui lancer des phrases comme :
- Allez, ça fera plaisir à papa.
- Si tu mets la table, tu pourras reprendre du dessert.
- Tu fais plus de câlins à papa qu’à maman.
Entre chantage affectif et subtil stratagème pour influencer son enfant, les manipulations ne sont pas idéales pour l’aider à bien grandir. À court terme, vous obtiendrez probablement ce que vous souhaitez : il fera ce que vous attendez de lui. Mais à long terme, le résultat sera finalement en sa défaveur.
Il risque d’être davantage dépendant des autres et de manquer de confiance en lui.
Par ailleurs, manipuler son jugement ne l’aide pas à développer son esprit critique. Face à une problématique, il aura plus de mal à trouver des alternatives et à rebondir.
Enfin, il ancrera en lui des croyances limitantes qui le desserviront. Par exemple, il pensera que dans la vie il doit faire plaisir aux autres pour exister et sera plus enclin à ressentir de la culpabilité pour un rien.
Je vous rassure, il nous arrive à tous de manipuler nos enfants. Certains le font de façon délibérée, d’autres pas. Le but n’est pas de se flageller, mais de prendre conscience de ces petites habitudes pour tenter de les réduire et ainsi apporter à son enfant un environnement sain dans lequel grandir.
Discipliner son enfant : l'aider à bien grandir sans le manipuler
Développer son esprit critique
Selon moi, une des facultés qu’il est primordial d’acquérir pour un enfant est l’esprit critique. Cela lui servira tout au long de sa vie et lui évitera bien des ennuis. Il sera ainsi en pleine possession de ses moyens pour faire face à n’importe quelle situation.
Pour aider votre enfant à développer son esprit critique, vous pouvez lui poser des questions ouvertes. Que penses-tu de… ? Comment aurais-tu fait toi pour… ? Toutes les occasions peuvent être source d’apprentissage et de développement. Profitez d’une actualité pour lui demander ce qu’il en pense. Rebondissez sur l’histoire de son copain qui a mal agi et demandez-lui ce qu’il aurait fait à sa place…
N’ayez pas peur d’avoir des discussions avec lui sans vouloir le convaincre de se rallier à votre opinion. Vous pouvez conseiller votre enfant, lui exprimer votre point de vue, mais ce ne doit pas être un stratagème pour l’influencer dans votre sens. Le mieux est de l’aider à se questionner et à utiliser son bon sens.
Aider son enfant à comprendre les règles à respecter
Pour éviter l’anarchie, comme partout, il faut instaurer quelques règles dans la vie de famille. Mais alors, comment inciter son enfant à les respecter sans le contraindre ?
Imaginez que l’on vous impose de faire ou de ne pas faire quelque chose sans vous expliquer pourquoi… Par exemple, votre patron vous interdit de venir au bureau avec un jean troué sans vous en dire plus. Seriez-vous motivé à suivre cette règle ? Si à la place, il vous disait qu’il attend de ses employés qu’ils viennent au travail avec une tenue correcte, car les clients n’attachent pas la même crédibilité aux personnes en fonction de leurs vêtements. Vous ne seriez peut-être pas d’accord avec ça, mais vous comprendriez sûrement mieux la démarche de votre chef et vous seriez plus à même de la suivre.
Pour votre enfant, c’est pareil. Si vous lui expliquez pourquoi vous lui demandez de mettre la table, de ranger ses affaires, de faire ses devoirs, de ne pas couper la parole, etc., il sera plus volontaire à obtempérer.
Se faire obéir sans manipuler
Même en étant un super parent, il arrivera que votre enfant repousse le moment de faire ses devoirs, ne veuille pas manger ses légumes…. Alors, comment faire pour se faire obéir ?
Vous pouvez lui offrir un choix avec des propositions fermées cette fois-ci. Par exemple, préfères-tu faire tes devoirs ce matin avant de manger ou cet après-midi avant le goûter ? Ici, l’option ne-pas-faire-ses-devoirs n’existe pas, mais en lui laissant faire un choix, il se responsabilise et se sent davantage considéré et investi. Cela peut aussi s’appliquer pour l’aider à manger plus sainement en lui proposant : ce soir, avec le riz, tu préfères des carottes, des haricots verts ou des petits pois ?
Votre enfant a aussi besoin de trouver un avantage à faire les choses que vous lui demandez. Pour reprendre l’exemple des devoirs, vous pouvez lui avancer que s’il les fait en début de week-end, il aura ensuite l’esprit tranquille pour jouer avec ses copains.
Et parfois, il est bon de se remettre en question. Ce que vous lui demandez, a-t-il vraiment du sens ? S’il ne veut pas faire un bisou à tante Simone. Est-ce grave ? Est-ce que dire bonjour ne suffit pas ?
Bien élever son enfant ne signifie pas se faire obéir au doigt et à l’œil.
Accepter qu'élever son enfant prenne du temps
Vous avez l’impression de passer pour un parent pénible à répéter sans cesse la même chose. Vous êtes persuadé que ce que vous dites entre par une oreille et sort immédiatement par l’autre. Et pour venir couronner le tout, votre enfant lève les yeux au ciel et souffle… Rassurez-vous, c’est normal. Ne baissez pas les bras ! Tout ce que vous lui expliquez est entendu (même si vous n’en avez pas l’impression) et fait son petit bout de chemin dans son cerveau.
Ce n’est pas parce qu’il n’obéit pas tout de suite qu’il ne vous a pas entendu. J’ai eu de nombreuses fois l’impression agaçante de parler dans le vide. Et pourtant… Après quelques jours ou quelques semaines, ma fille mettait en pratique ce que je lui avais expliqué. Encore mieux, elle partageait à son tour les conseils à d’autres.
Bien élever son enfant : l'inspirer au quotidien
La pomme ne tombe jamais loin de l'arbre
N’avez-vous jamais remarqué les tics de langages, les mimiques et les réflexions des enfants de votre entourage ? Avez-vous déjà noté qu’ils étaient très similaires à ceux de leurs parents ? Eh bien, c’est pareil chez tous les enfants. Ils imitent inconsciemment leur papa et leur maman. Mais ne leur dites surtout pas, ils se vexeraient.
Il m’arrive souvent de sourire en entendant une phrase, une intonation ou en voyant un rictus chez un enfant dont je reconnais l’expression du parent. La majorité de l’éducation passe par l’imitation, bien loin devant les belles paroles que l’on essaye de faire avaler à nos enfants. « Fais ce que je dis, pas ce que je fais », ça ne marche pas vraiment !
Le comportement de nos enfants est le reflet du nôtre !
Une petite histoire liée à mon expérience
Ado et jeune adulte, il m’arrivait parfois de dire des gros mots (bon, jamais bien gros, hein). Mais lorsque j’étais enceinte de ma fille, avec mon amoureux, on s’est dit qu’on allait faire attention à ne plus du tout en dire pour ne pas les lui inculquer. Presque 14 ans plus tard, elle n’a prononcé qu’un seul gros mot quand elle avait 2 ans. (Pour sûr, elle avait dû l’entendre chez les grands-parents… )
Bref, tout ça pour dire qu’elle n’a pas eu l’habitude de les entendre. Ils ne faisaient pas (et ne font toujours pas) partie de son quotidien. Pour elle, il est donc normal de ne pas en dire. N’en prononcera-t-elle jamais ? Je ne peux pas l’affirmer. Mais je suis persuadée qu’ils ne seront pas la base de son langage et ça, pour moi, c’est très positif.
Soyez un exemple pour vos enfants
Cet exemple des gros mots peut s’appliquer à tout type de comportements. Si votre enfant grandit dans un foyer où personne ne lève la main sur autrui, il y a de fortes chances qu’il ne soit pas porté sur la violence. Si un enfant n’entend pas ses parents critiquer et se plaindre à longueur de journée, il aura tendance à en faire autant.
Ce que je peux vous conseiller est de prêter attention à vos gestes, paroles, attitudes et de voir si certains pourraient être changés pour donner un exemple différent à vos enfants. Évidemment, cela ne se fait pas en un claquement de doigts et demande un petit effort, mais ça vaut vraiment le coup.
Pour vous aider à modifier vos habitudes, je vous invite dans un premier temps à comprendre comment vos pensées influencent votre réalité, puis à changer vos pensées.